Avant l’ère de la bouillotte, comment faisait-on un lit douillet ? La réponse, en ce qui concerne l’aristocratie anglaise, était d’utiliser une bouillotte humaine. Un domestique serait envoyé au lit glacial du maître pour servir de chauffe-lit. Puis, quand Sa Seigneurie aurait bu son porto et s’était moqué de ses cailles, il se retirerait dans son lit à baldaquin, éteindrait la bouteille d’eau humaine et grimperait dans son lit désormais plus chaud. Sa bouillotte personnelle et respirante !

Des années plus tard, lorsque le prince James, héritier du trône britannique est né en 1688, un chauffe-lit était au cœur du complot visant à le déshériter. La rumeur s’est répandue que Queen Mary avait fait une fausse couche et qu’une poêle chauffante avait été envoyée chercher. Les comploteurs ont convaincu ses sujets que le bébé d’un paysan avait été substitué au prince mort-né; introduit clandestinement dans le boudoir de la Reine caché dans un chauffe-lit ! Les doutes sur la légitimité du bébé prince et le désir des comploteurs de supprimer la lignée catholique de succession ont forcé la reine à fuir en France pour la sécurité du “prince chauffe-lit”. Il n’a jamais accédé au trône britannique. Lorsqu’il a envahi 20 ans plus tard, il a été vaincu par la flotte anglaise et George I a été couronné roi d’Angleterre. Il s’est vu refuser son droit d’aînesse à cause d’un chauffe-lit !

Le lit au centre du scandale “Bed warmer Prince” se trouve au palais de Kensington, l’ancienne maison de la princesse Diana. L’incident du chauffe-lit a joué un rôle important dans la naissance des futurs bébés royaux. Il a été décrété qu’un haut responsable du gouvernement devait être présent dans la chambre de la reine, niant la possibilité de toute escroquerie future et supprimant ainsi tout doute sur la véritable identité d’un bébé royal. Ce n’est que lorsque la reine Victoria a donné naissance à son premier enfant que le prince Albert a interdit la pratique, la jugeant : “Ridicule !” Un chauffe-lit en effet!